27 Sep

Scènes de la vie ordinaire

Publié par Sand

VARAMBA désigne un chariot fait de bois, système D malgache du transport de marchandises diverses, créé au début des années 80 à Fianarantsoa. La ville étant située sur plusieurs collines avec donc des rues pentues, leur utilisation nécessite un effort titanesque. Ils sont là surtout les jours de marché par petits groupes, en bas de la ville ou en haut dans la vieille ville, attendant le client potentiel. Ils sont propriétaires du chariot ou le louent à la journée et la compétition est rude, de même que le travail.

Le varamba est conduit par un chauffeur, car ce chariot a un volant ( pour les plus élaborés) et des freins ... Les voir sourire aux lèvres, débarrassés de leur fardeau, dévaler la rue est impressionnant. L'usage étant de descendre en roue libre : taxis, taxis brousse, voitures hors d'âge et varambas interdisent de traverser la rue avant un long moment ! D'ailleurs ici, aucun panneau de signalisation, la priorité est soit disant à gauche et le principe du clignotant inconnu des conducteurs. Le piéton est négligeable : le roi de la route défoncée c'est le véhicule tout aussi défoncé.

Le parvis et les marches du tribunal sont "explosés"

Autre étonnement ici, les travaux … Ils sont débutés du jour au lendemain pour s'arrêter du jour au lendemain. Je cherche encore leur utilité par rapport aux nombreuses priorités (du moins ce qui me semblerait à moi une priorité ). J'apprends qu'ils sont souvent effectués ( ou tout du moins initiés) lorsque des enquêtes sur les appels d'offre publics sont ordonnées … Apparemment, les escrocs ne restent plus impunis même si cela peut prendre du temps. Alors ces malfrats anticipent leur entrée en prison en faisant des dons au système carcéral, histoire d'aménager et équiper confortablement leur future cellule.

"Si l’« affaire Claudine » est parmi les plus suivies dans les médias, cette condamnation pour corruption n’est pas la première de ce début du mandat du président nouvellement élu, Andry Rajoelina. L’opérateur économique Eddy Maminirina a précédé Claudine Razaimamonjy derrière les barreaux, arrêté de façon spectaculaire en février et condamné début décembre par le Tribunal spécial pour le bois de rose à cinq ans de prison ferme et 2 milliards d’ariarys d’amende. En dépit de ces petits pas, Madagascar reste toujours classée 152^e pays sur 180 à l’Indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International."

Laure Verneau(Antananarivo, correspondante du Monde